Campagne ILEAU | Lutter contre les îlots de chaleur dans l’Est

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Montréal peut se transformer en fournaise la belle saison venue. L’omniprésence d’asphalte et de béton dans certains secteurs de la métropole ne fait qu’accroître les flambées du mercure. Ces îlots de chaleur sont dans le viseur du Conseil régional de l’environnement de Montréal qui déploie, en collaboration avec un éventail de partenaires, la campagne ILEAU (Interventions locales en environnement et aménagement urbain) dans l’est de Montréal. En quoi consiste ce mouvement collectif? Pourquoi choisir ce territoire comme terrain d’action?

Îlots de chaleur : l’est de Montréal particulièrement concerné

À l’origine, un îlot de chaleur désigne la différence de température entre un centre urbain et une zone rurale. Cette réalité, transposée à l’intérieur de Montréal, souligne les écarts de mercure entre une zone fortement minéralisée et un espace où la couverture végétale est plus importante. « La différence de température peut atteindre 7 à 10 degrés Celsius, ce qui n’est pas négligeable en temps de canicule », explique Nilson Zepeda, chargé de projet en environnement au Conseil régional de l’environnement de Montréal.

Dans quelle mesure l’est de Montréal est-il touché par ce phénomène?

Parcs industriels, voies de chemin de fer et grands axes routiers sont nombreux dans l’Est, qui regroupe seulement 25% des espaces protégés de la métropole. Ce déséquilibre Est/Ouest se retrouve au niveau du financement public dédié à la protection du milieu naturel et à l’aménagement d’espaces verts.

« C’est dans ce contexte que l’INSPQ nous a octroyé un financement [pour la campagne ILEAU], les îlots de chaleur ayant été identifiés comme un véritable enjeu de santé publique », poursuit ce spécialiste. À l’inconfort lié aux températures extrêmes s’ajoutent en effet des problématiques telles que la pollution de l’air, des sols ou sonore : une double peine pour les habitants de ces quartiers, souvent déjà très défavorisés sur le plan matériel et social. 

Expo-vélo sur le Corridor des Ruisseaux, reliant Hochelaga-Maisonneuve au Parc-nature du Ruisseau-De Montigny dans Montréal-Nord.
ILEAU et ses partenaires travaillent à relier les différents parcs et boisés de ce parcours pour favoriser son appropriation par les populations. L’Expo-vélo a mis en lumière les atouts de cette trame, mais aussi les nœuds et barrières qui compliquent encore le trajet à vélo.

Transformer les milieux de vie et de travail, au-delà du verdissement

Démarrée en 2015 sur une bande de 1,5 km de part et d’autre de l’autoroute 25, la campagne ILEAU s’étend aujourd’hui de l’avenue Papineau à la pointe est de l’île. « Elle vise à poser des actions concrètes pour que la ville devienne plus résiliente face aux changements climatiques, résume M. Zepeda. On parle de verdissement bien sûr, mais aussi de gestion des eaux responsable, de mobilité active et collective, d’intégration de bonnes pratiques en développement durable et de convivialité ». L’objectif étant la création d’une trame verte et bleue, et l’appropriation de nouveaux espaces naturels par les populations.

La campagne tire sa force de la mobilisation de nombreux acteurs publics et privés. « Nous travaillons avec des entreprises, en collaboration avec la Soverdi, et avec une palette très large de partenaires comme la SHAPEM et l’OMHM pour les milieux résidentiels, des groupes communautaires et citoyens et les arrondissements », précise-t-il.

À ce jour, ILEAU compte plus de 140 projets réalisés, 23 000 végétaux plantés, et près de 1 000 m2 d’asphalte enlevés sur son territoire, soit la redistribution de 1,5 million de dollars aux organismes locaux et aux propriétaires privés de l’Est depuis le début de la campagne.

Crédit : Google map
Zone visée pour le réaménagement d’un strip mall sur l’avenue André Ampère dans Rivière-des-Prairies.
Objectif : Enlever de l’asphalte, bonifier la canopée et rendre le lieu plus convivial.

L’implication des entreprises et des commerces constitue un volet important de la campagne. Pour les inviter à rejoindre le mouvement, ILEAU propose, en partenariat avec la Soverdi, des forfaits incitatifs allant de l’installation de quelques végétaux à la plantation d’une forêt urbaine. Ils peuvent inclure la pose de mobilier comme une table de pique-nique, un banc, ou une pergola, par exemple. « L’idée, c’est aussi de rendre le milieu de travail plus agréable, donc plus attractif pour les travailleurs de ces quartiers industriels », ajoute M. Zepeda. Grâce au partenariat avec le Centre de gestion des déplacements de l’est de Montréal, les entreprises ont aussi la possibilité de déployer un plan de mobilité adapté à la réalité de leurs employés, afin de limiter l’étendue problématique des stationnements.

Connecter et sensibiliser les acteurs de changement

C’est l’autre vocation d’ILEAU pour que l’initiative se concrétise et prenne de l’ampleur. « Nous organisons des rencontres de partenaires 2 à 3 fois par année pour que les gens puissent connaître les projets développés ailleurs sur le territoire, et s’arrimer pour créer cette trame verte petit à petit ». Ces rencontres sont aussi l’occasion de convier des conférenciers issus du milieu universitaire et de la recherche pour susciter des discussions, favoriser le transfert de connaissances entre les partenaires et sensibiliser le public à des sujets environnementaux tels que la santé des sols « qui est un peu le parent pauvre de l’écologie en ce moment », regrette M. Zepeda.

Crédit : CRE-Montréal
Projet en partenariat avec l’OMHM : Rénovation des cours intérieures des habitations Thomas-Chapais et Dupéré dans Mercier-Est
Objectif : Mettre en valeur les cours avec un verdissement, de l’ombrage et une gestion des eaux plus responsable.

La prise de conscience grandissante des enjeux liés au changement climatique donne de l’élan à la campagne. « Plus la crise s’aggrave, plus on en parle, plus le sujet sera à l’agenda politique, et plus les instances vont libérer des sommes comme le fait la Ville de Montréal avec le plan d’action Forêt urbaine », note-t-il.

Encouragées par ce mécanisme de subventions et par les changements de mentalité des consommateurs et de leurs salariés, les entreprises voient aujourd’hui l’avantage à poser des actions concrètes. « Ça peut s’avérer très payant pour elles de le faire ».

Après 5 années à travailler sur le terrain, quel avenir se dessine pour ILEAU? La campagne est présentement en recherche de financement pour poursuivre son engagement. « Certaines de nos démarches ont porté fruit, pour d’autres, nous sommes encore en attente à cause du contexte de la COVID. Nous n’avons pas l’intention d’abandonner l’Est, mais nous cherchons en ce moment à consolider une enveloppe budgétaire qui nous permettrait de faire une autre campagne à la hauteur de ce qui a déjà été fait depuis 2015 », conclut M. Zepeda.

Pour connaître le détail des actions d’ILEAU, n’hésitez pas à consulter leur site web et à les suivre sur Facebook et Instagram!

 


Ça se passe dans l’Est est une initiative propulsée par la CCEM avec pour objectif de mettre de l’avant une image économique renouvelée de l’est de Montréal et de promouvoir ses atouts, en plus de contribuer à la diversification de zones commerçantes du territoire. #çasepassedanslest

 

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