Le Raccourci | Un trésor (pas si) caché de Saint-Michel

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur email

Les ruelles vertes ont le vent en poupe à Montréal, un phénomène qui s’accentue avec la pandémie. Si elles fleurissent dans des quartiers comme Le Plateau-Mont-Royal ou Rosemont, c’est bien dans Saint-Michel que vous trouverez Le Raccourci, une ruelle verte classée parmi les plus belles de la métropoleÇa se passe dans l’Est vous invite à découvrir cet espace revitalisé où le développement durable se mêle à l’art urbain.

Au départ de l’aventure Le Raccourci, il y a Melsa Montagne, artiste peintre, et Nicolas Des Ormeaux dit « LARTISNICK », sculpteur-assembleur spécialisé dans l’upcycling. En couple dans la vie, les deux artistes ont l’habitude de collaborer sur des projets teintés de leurs valeurs communes, comme l’environnement et la simplicité volontaire.

Fin 2015, ils décident de s’établir dans Saint-Michel, à proximité du nouveau parc Frédéric-Back. Pourquoi choisir ce quartier en dépit des préjugés? « C’était un lieu avec beaucoup de potentiel pour nous, où il n’y avait rien. On a tout de suite vu qu’on pouvait y réaliser des choses », explique Melsa Montagne. Et à son compagnon de poursuivre « On a choisi un quartier plus défavorisé, qui a besoin d’amour, et ça a fonctionné ».

Car rapidement, le couple s’aperçoit que la ruelle en bordure de leur habitation est un lieu de passage, autant pour les piétons que pour les voitures. L’idée d’en faire une ruelle verte fait son chemin, à coup de porte-à-porte et de démarches administratives. Le ruban d’inauguration est finalement coupé dès août 2016. « On était assez intenses, et on a vu que les gens voulaient vraiment participer! » se souvient Melsa Montagne.

Quelque 22 bacs à fleurs ont été installés, conçus par Nicolas Des Ormeaux à partir de vieilles armoires à pain en aluminium des anciennes épiceries Steinberg. Une dizaine d’arbres a été plantée et des riverains ont commencé à remplacer leur gazon par des jardins. Un atout pour améliorer le cadre de vie et lutter contre l’îlot de chaleur que constitue cet espace très bétonné.

 

Un lieu d’exposition à ciel ouvert

Mais qu’est-ce qui fait du Raccourci une ruelle verte pas comme les autres? Le profil des initiateurs a bien sûr influencé ce projet citoyen. « On a même réussi à obtenir un excédent de budgets pour que des artistes créent des murales sur le dos des garages adjacents », poursuit Melsa Montagne. Des œuvres permanentes sur les murs ou le mobilier urbain, qui offrent aux promeneurs une explosion de couleurs dans un paysage plutôt gris.

Désormais, la ruelle est même fermée à la circulation. « C’est un atout non négligeable pour créer des événements, parce que c’est sécuritaire » souligne Nicolas Des Ormeaux. Durant le confinement du printemps, le couple a d’ailleurs incité des artistes à concevoir des œuvres éphémères. « On s’est un peu approprié la clôture du stationnement de la STM avec des grillages industriels qu’on a récupérés, et on a accroché les œuvres dessus » explique Melsa Montagne, en précisant qu’un roulement de cette exposition temporaire est prévu au printemps prochain.Et même si l’activité de la ruelle ralentit avec l’hiver, pourquoi ne pas organiser un 5@7 avec du vin chaud ou s’intégrer à la programmation de la nuit blanche en février? « Je lance l’idée dans l’univers! » sourit-elle.

 

Revitaliser un territoire

Après 4 ans d’existence, dans quelle mesure cette ruelle verte a-t-elle modifié l’atmosphère du quartier? Pour Nicolas Des Ormeaux, Le Raccourci permet aux habitants, notamment aux familles immigrantes pour qui l’arrondissement est parfois un lieu de transit, de se réapproprier l’espace. « Y’a une fierté et un sentiment d’appartenance qui se créée tranquillement, ce qu’il n’y avait pas avant ». Une fierté qui vient contrecarrer la mauvaise image qui colle à la peau de Saint-Michel. « C’est rendu super agréable ici. Nous, on voit la différence. Il y a même des gens qui font des détours pour venir nous voir! »

Pour Melsa Montagne, le projet a aussi permis de redynamiser un espace autrefois animé par la carrière Miron. « Les doyens des propriétaires sur la rue nous disent que ça fait du bien, qu’on a envie d’aller se balader dans la ruelle, de se poser sur un banc, ou d’y promener son chien! »

Un message positif donc, que les deux artistes s’emploient à partager.« Ça amène un nouveau regard sur le quartier et c’est un peu ce qu’on voulait faire au départ. J’encourage n’importe qui à venir dans l’Est et à faire des projets comme ça! », lance-t-il. « Oui, y’en a pas assez dans Saint-Michel, renchérit-elle. Allez voir votre écoquartier, ils n’attendent que ça! »

Pour rendre une visite à la ruelle verte – Le Raccourci au détour d’une promenade d’automne, rendez-vous dans le quadrilatère 8e avenue/9e avenue/Deville/D’Hérelle.

N’hésitez pas à les taguer sur leurs pages Facebook et Instagram lors de votre visite !


Ça se passe dans l’Est est une initiative propulsée par la CCEM avec pour objectif de mettre de l’avant une image économique renouvelée de l’est de Montréal et de promouvoir ses atouts, en plus de contribuer à la diversification de zones commerçantes du territoire. #çasepassedanslest

 

Sur le même sujet

Sujets à la une

Autres actualités