Les espaces de coworking profitent-ils du télétravail?

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La poussée fulgurante du télétravail due à la COVID-19 a (temporairement?) vidé les bureaux des travailleurs et travailleuses. Mais qu’en est-il des espaces de travail partagés? Connaissent-ils le même sort? Ou, au contraire, profitent-ils des nouveaux modes de travail hybrides qui se dessinent dans les entreprises? Des propriétaires de trois coworkings dans l’Est nous font part de leurs observations.

Accueillir des employés en quête d’un tiers-lieu

Un coworking plutôt qu’un bureau à domicile? Ils sont plusieurs employé.e.s à faire ce choix selon Phi Nguyen, co-fondateur et directeur du Pop-up Lab sur la rue Cartier « Avant la pandémie, on attirait surtout des profils de travailleurs autonomes et des start-ups. Mais depuis la réouverture le 1er mai, ça a shifté : on accueille aujourd’hui à 80% des employés ».

Pop-up Lab
Photo : Pop-up Lab

Comment expliquer un tel changement dans sa clientèle? « Contrairement aux entrepreneurs, le travail à la maison était subi pour beaucoup d’employés, et certains ont voulu retrouver un environnement de bureau traditionnel », soutient-il. L’envie de côtoyer du monde a aussi pesé dans la balance. Pour illustrer le phénomène, Phi nous raconte que des collègues de l’entreprise Shopify (qui a opté pour le 100% télétravail) aussi voisins de quartier ont pu recréer une dynamique d’équipe dans son espace « Ils ont le meilleur des deux mondes : travailler à côté et retrouver leurs collègues! », lance-t-il fièrement.

Le Pop-up Lab affirme construire ses forfaits pour s’aligner sur les tarifs de la STM. La logique derrière cette décision? Proposer aux travailleurs d’investir dans leur qualité de vie en remplaçant les frais de transport par la location d’un bureau proche de chez eux. Mais est-ce vraiment à l’employé de payer ce tiers-lieu? Phi souhaite qu’une discussion s’ouvre sur le sujet « J’invite nos membres à demander le remboursement à leur employeur, et parfois ça réussit! Ça serait faux de dire que les employeurs sont contre. Comparativement aux frais de location et d’entretien d’un immeuble, aux assurances et autres, ils sont gagnants », tient-il à préciser.

Pop-up Lab | 4510, rue Cartier, Suite 201 | Site web

Absorber la demande des nouveaux entrepreneur.e.s

Des employés en télétravail, Jack Blouin et Zacharie Cloutier n’en ont pas encore vu frapper à la porte de Kampus. L’espace qu’ils ont co-fondé proche des Shops Angus semble profiter d’une autre dynamique « Avec la pandémie, on remarque une plus grosse demande pour des bureaux individuels », précise Jack. Cette hausse, il l’attribue à celles et ceux qui ont remis leur travail en question pendant le confinement en choisissant de se mettre à leur compte ou d’ouvrir une entreprise.

« On a été fermés quasiment un an, mais depuis les 5-6 derniers mois, on a une augmentation énorme, on reçoit des appels plus que jamais », se réjouit Zacharie. Beaucoup concernent la réservation des salles de conférences de l’espace « Pour ceux qui prennent des pass individuels, c’est « the main feature »! Ils les utilisent pour réunir des gens à un moment précis, quand ils ont besoin de travailler avec des clients et profitent du reste de l’espace de travail en mode hybride », poursuit Jack.

Zacharie explique aussi la croissance de l’espace par son positionnement « Kampus, c’est plus centré sur les espaces collaboratifs pour que les gens travaillent ensemble, contrairement à d’autres espaces de coworking qui sont plus basés sur la colocation d’espaces communs. C’est ce qui fait que pandémie pas pandémie, ça marche bien pour nous. », déclare-t-il. Avec son auditorium, son studio d’enregistrement professionnel et ses espaces de travail, l’adresse vise avant tout les entrepreneur.e.s et petites entreprises des domaines créatifs.

Kampus | 2700 Rue Angus | Site web

Conforter le choix des habitués du coworking

De son côté, l’Espace Beaubien dans Rosemont a retrouvé un taux d’occupation de 90% depuis sa réouverture. Cette performance, son co-fondateur Raphaël Barcelo l’explique surtout par la compréhension dont il a fait preuve envers ses clients au plus fort de la pandémie « Quand la Covid a frappé, beaucoup de nos membres étaient dans des domaines qui ont été affectés. Beaucoup ont brisés leurs baux, et on a été conciliants. Ça a été une décision payante selon moi, car la journée où on a rouvert l’espace, les gens sont revenus vite au travail », se souvient-il.

Espace Beaubien
Photo : Espace Beaubien

Malgré la crise, ce propriétaire n’a pas changé son modèle d’affaires basé sur le membership « Notre vision, c’est d’avoir des gens qui reviennent 2- 3 fois dans la semaine, qui créent des liens avec les autres membres. C’est ce qui fait que les gens font attention à autrui! », résume-t-il. Les visiteurs d’une journée peuvent eux s’installer dans les aires communes et sur des comptoirs proches des fenêtres.

Ce que Raphaël retient de cette pandémie, c’est que ses membres ont encore mieux saisi l’importance de travailler à l’extérieur. Pour leur santé mentale, mais aussi pour leur productivité « J’ai des gens qui avaient investi dans un bureau à domicile, mais qui finalement sont revenus travailler chez nous. C’est sûr que travailler chez soi, c’est un gros avantage monétaire! Le coworking, c’est un loyer supplémentaire. Mais beaucoup m’ont dit que c’était en fait plus rentable d’être dans un espace de travail séparé », conclut-il. Dans son coworking que Raphaël qualifie de familial, ce sont aujourd’hui majoritairement des professionnel.le.s, travailleurs.euse.s autonomes et petites entreprises bien établis qui profitent des 5000 pieds carrés d’espaces vitrés.

Espace Beaubien | 1208 Rue Beaubien E | Site web

Et vous, avez-vous testé un ou plusieurs coworkings pour télétravailler dans l’Est? Qu’en avez-vous pensé?

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Ça se passe dans l’Est est une initiative propulsée par la CCEM avec pour objectif de mettre de l’avant une image économique renouvelée de l’est de Montréal et de promouvoir ses atouts, en plus de contribuer à la diversification de zones commerçantes du territoire. #çasepassedanslest

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