Depuis 6 ans, Élodie Le Pape arpente la métropole pour en photographier les trésors. Cette ancienne graphiste pigiste, aujourd’hui associée chez Running addict et Campus.coach, s’est mis à la photo en s’installant à Montréal. Une passion qu’elle partage avec d’autres amateurs à travers son projet Photowalk Montréal.
Rencontre avec une résidente de l’Est qui aime capturer des images hors des cartes postales traditionnelles.
Comment t’est venue cette passion pour la photographie?
J’ai acheté mon premier reflex en 2015, quand je suis partie de France pour m’installer à Montréal. Je n’avais jamais fait de photo avant. Les belles architectures, les paysages, les parcs : j’avais envie de tout photographier! C’était un nouveau continent, une nouvelle vie pour moi.
Environ deux ans plus tard, j’ai eu envie d’aller plus loin et d’explorer la ville. Comme je publiais pas mal de photos sur Instagram, j’ai commencé à échanger en ligne avec d’autres photographes. Je me suis dit que c’était dommage qu’on se promène chacun de notre côté! Alors, on s’est rencontré pour explorer la ville ensemble, et on est devenu ami.e.s. De fil en aiguille, en publiant sur les réseaux sociaux les photos de nos balades, d’autres personnes ont voulu participer à nos sorties. C’est comme ça que Photowalk Montréal est né.
Peux-tu nous expliquer en quoi consistent les promenades de Photowalk Montréal?
Le but, c’est vraiment de découvrir un quartier par la photographie. C’est une passion pour moi de les organiser et je veux que ça le reste. Alors, je me fais avant tout plaisir, tout en sachant très bien ce que les photographes recherchent sur un parcours.
Je commence par choisir un quartier, de préférence moins connu que le Vieux-Port ou Le Plateau (même si j’ai déjà fait des promenades là-bas). Je l’explore via Google Earth, je me rends sur place, je fais des recherches dans des blogues pour trouver les coins photogéniques et ce qu’il y a d’intéressant à voir. Ensuite, je crée un parcours qui fait entre 3 et 5 km, soit 2h – 2h30 de balade.
J’essaie aussi de décrocher un partenariat avec le quartier visité. Souvent, c’est avec une société de développement commercial (SDC), ce qui permet de faire découvrir aux participant.e.s un.e commerçant.e pendant la balade. Souvent, il/elle nous offre une crème glacée, un verre ou autre, en échange d’une visibilité sur les réseaux sociaux. De temps en temps, je m’associe aussi avec 16/42 tours pour avoir avec nous un.e guide certifié.e de Montréal, capable de nous expliquer en direct ce que l’on photographie.
Les participants peuvent s’inscrire en ligne, sur Eventbrite, pour un tarif de 10$. Souvent, les places partent très très vite! On était entre 20 et 25 personnes par balade avant la pandémie. C’est plus aux alentours de 15 actuellement.
Est-ce qu’il faut être un.e pro de la photo pour participer?
En soi, ce n’est pas le but des photowalks. J’invite plutôt les débutants à venir parce que souvent, quand on commence, on n’ose pas prendre des photos à l’extérieur. On fait ça dans son petit coin! Les photowalks, ça permet vraiment de se désinhiber, de comprendre les bons angles de vue, et surtout de discuter technique avec d’autres personnes qui partagent cette passion. Des fois, je lance aussi des petits défis photo pendant le parcours pour sortir de sa zone de confort! Moi, quand j’ai commencé la photo, je n’avais personne qui en faisait dans mon entourage. J’ai rencontré plein de gens avec ce genre de sortie. La photo, c’est aussi fait pour ça!
Proposes-tu des circuits dans l’Est?
Il y a quelques années, j’ai fait un photowalk au Stade olympique. J’en ai aussi fait un en partenariat avec la SDC Hochelaga dans Maisonneuve avec le marché, le jardin communautaire qui se trouve en face, des ruelles vertes, le Bain et le parc Morgan. Ce parcours liait bien l’art et l’architecture, avec un côté très urbain.
J’ai fait le quartier du Plateau bien sûr, et les ruelles vertes de Rosemont. J’aimerais bien faire un circuit sur la Promenade Bellerive jusqu’au Vieux-Moulin de Pointe-aux-Trembles. C’est dans mon idée de toujours amener les gens au-delà du cœur de Montréal.
Il paraît que tu es une fière hochelagaise! Vrai ou faux?
Absolument! Avec le recul, je m’aperçois que j’ai souvent habité dans des endroits sur lesquels il y avait certains préjugés. Je viens du Havre, une ville portuaire en France, qui a la réputation d’être froide, pas belle. Et quand je suis arrivée ici à Montréal, j’ai très vite habité dans Hochelaga où certains préjugés persistent aussi. J’ai l’impression à chaque fois de devoir défendre mon petit bout de terre!
Dans Hochelaga-Maisonneuve, on a la rue Ontario qui est super bien aménagée, surtout l’été quand elle est piétonne. On a de belles architectures comme le Marché Maisonneuve, le Bain Morgan, le Stade olympique. Il y a toute une histoire industrielle aussi. D’ailleurs, j’habite moi-même dans une ancienne usine. Et tout ça proche du centre-ville!
Tes endroits préférés dans l’Est pour faire de belles photos?
Je suis quand même obligée de commencer par Le Plateau, car c’est vraiment photogénique avec les belles maisons victoriennes colorées. Pour quelqu’un comme moi, qui aime l’architecture urbaine, il y a aussi toutes les rues commerçantes, notamment l’avenue Mont-Royal où on voit le Stade olympique au loin. Sur la rue Ontario, si tu te places bien, il y a de belles perspectives à aller chercher avec le 1000 de la Gauchetière au fond. J’aime bien aussi la vue depuis les rails près du Village au Pied-du-Courant, avec au loin l’église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge d’un côté, et le Stade olympique de l’autre. Sans oublier toutes les aires communes qui se sont ouvertes partout en ville, comme les Jardins Gamelin, par exemple.
Pour ne rien manquer des prochaines balades, rendez-vous sur les plateformes de Photowalk Montréal!
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Si vous aimez aussi les photos de type carnets de voyage, on vous conseille un détour par le compte Instagram personnel d’Élodie 🙂
Ça se passe dans l’Est est une initiative propulsée par la CCEM avec pour objectif de mettre de l’avant une image économique renouvelée de l’est de Montréal et de promouvoir ses atouts, en plus de contribuer à la diversification de zones commerçantes du territoire. #çasepassedanslest