Priorités électorales 2021 – Élections fédérales
Dans le cadre de la campagne électorale fédérale, la Chambre de commerce de l’Est de Montréal (CCEM) dévoile, aujourd’hui, ses cinq priorités électorales. Ces enjeux, sont le cœur des revendications de l’organisation des dernières années et espèrent trouver écho auprès du prochain gouvernement fédéral élu.
La CCEM est donc d’avis que le gouvernement du Canada a un rôle important à jouer dans la relance économique et le redéveloppement de l’est de Montréal et qu’il dispose de plusieurs leviers qui pourront contribuer à cette revitalisation. Nous suggérons que le gouvernement fédéral accorde une importance préférentielle à ces cinq priorités qui sont les suivantes.
Priorité #1 – Avoir un plan défini venant pallier la rareté de main-d’œuvre
La pandémie de COVID-19 a eu un impact significatif du côté du marché de l’emploi. Le Conseil du patronat indiquait, en mai dernier, que 188 000 postes étaient toujours disponibles au Québec et que nous étions incapables de les pourvoir faute de candidats postulants. Selon le rapport de la CCEM « Portrait et les perspectives du marché de l’emploi de l’écosystème de l’Est de Montréal », la force de travail du territoire comptait plus de 30 % d’immigrants, un écart supérieur de 1,5 point par rapport à la région métropolitaine de recensement (RMR).
En dépit de la conjoncture économique exceptionnelle que nous vivons, en raison de la pandémie, les perspectives sont donc favorables pour le développement de l’Est si l’on tient compte de son tissu économique. Toutefois, au Québec, de nombreux retards sont observés lors de l’évaluation des demandes d’immigration. Ainsi, le gouvernement fédéral élu devrait favoriser et faciliter l’intégration des travailleurs immigrants au marché du travail par la réduction des délais de traitements administratifs pour les dossiers de candidature à l’immigration permanente et par la simplification des processus associés au recrutement de travailleurs étrangers.
Enfin, suite à la levée des restrictions aux activités économiques et par conséquent, à la reprise des activités des entreprises, les programmes d’aide d’urgence (PCU/PCRE) aux travailleurs qui sont toujours actifs sont venus exacerber la rareté de main-d’œuvre, le bassin de travailleurs disponibles étant toujours limité. La Chambre demande aux partis de ne pas prolonger ces programmes d’aide d’urgence aux travailleurs qui freinent le retour au travail.
Priorité #2 – Réussir une relance économique responsable et durable
La relance économique que nous vivons passe non seulement par une main-d’œuvre accessible, mais aussi par l’innovation. Les gouvernements ont la capacité d’investir dans des secteurs stratégiques et d’encourager la recherche et développement, mais aussi la commercialisation de ces innovations.
Dans son dernier budget, le gouvernement fédéral stipulait que l’est de Montréal avait « le potentiel de devenir une plaque tournante pour la recherche novatrice et pour les entreprises en démarrage et celles en expansion ». Il s’engageait à étudier les moyens de s’associer pour mieux soutenir les possibilités de développement de l’est de Montréal en établissant des partenariats en lien avec les zones d’innovation de l’Est.
Suite aux constats accablants du dernier rapport du GIEC, la Chambre met à nouveau de l’avant l’urgence d’agir d’un point de vue environnemental en demandant aux partis de soutenir les initiatives visant la création et le développement de zones d’innovation dans l’est de Montréal dans une perspective de transition économique, écologique et sociale. La CCEM croit aussi que le gouvernement élu devra miser sur des programmes et des initiatives à fort potentiel d’impact pour les entreprises.
Priorité #3 – Favoriser la mise en œuvre des grands projets de transports en commun pour l’attraction et la rétention des talents
Un des leviers cruciaux pour l’attraction et la rétention des talents dans l’est de Montréal est sans contredit l’accroissement de la mobilité. Son développement entraîne une densification du territoire en suscitant des investissements pour des projets industriels, commerciaux et résidentiels.
Plusieurs projets sont déjà annoncés ou amorcés sur le territoire de l’est de Montréal. Nous n’avons qu’à penser au SRB Pie-IX, au REM de l’Est et au prolongement de la ligne bleue. Ainsi, le prochain gouvernement devrait s’engager à soutenir la réalisation de projets de transport prioritaires pour améliorer l’attractivité économique et la qualité de vie des habitants et des travailleurs de l’est de Montréal, incluant :
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- La modernisation de la rue Notre-Dame Est pour en faire un boulevard urbain avec un corridor de mobilité durable et efficace ;
- Le prolongement de la ligne bleue du métro ;
- Le mise en chantier du REM de l’Est.
Le parti qui formera le prochain gouvernement devrait s’engager à investir, par le biais de la Banque de l’infrastructure du Canada, un minimum de 24,5 % des coûts estimés de construction du REM de l’Est, conformément à la part du financement fédéral du premier segment du REM dans l’ouest de Montréal.
Enfin, la Chambre est d’avis que ces mesures s’inscriraient dans une transition économique durable.
Priorité #4 – Investir dans la décontamination et la réhabilitation des terrains contaminés
En matière de friches industrielles, lorsque tous les paliers gouvernementaux déploient des efforts concertés pour soutenir de tels projets, les résultats sont bien meilleurs. Au départ, ce genre de projet n’attire pas des investisseurs privés, en raison de leur complexité et des délais importants pour assurer un retour sur investissement. Ainsi, le secteur public a un rôle très important à jouer pour réaliser des investissements stratégiques qui serviront de levier pour attirer la participation de ces investisseurs privés.
De nombreux exemples de reconversion d’anciennes friches industrielles démontrent l’énorme potentiel que recèlent ces espaces pour créer des milieux de vie exceptionnels et des pôles économiques performants. Toutefois, plusieurs projets de revitalisation d’anciens terrains industriels se heurtent à d’importants obstacles et défis, incluant les coûts élevés de décontamination des sols (et la difficulté à estimer ces coûts d’avance), la multiplicité des acteurs en jeu, l’accès difficile au capital, de même que les risques et les délais règlementaires
La Chambre demande donc aux partis de s’engager à investir pour la décontamination des terrains industriels de l’est de Montréal, à la hauteur des sommes investies par le gouvernement du Québec, sachant que les coûts totaux de décontamination seront supérieurs à la somme de ces investissements.
Priorité #5 – Mise en place d’infrastructures autour des friches industrielles de l’Est
Bien que le processus de décontamination puisse parfois être complété, l’attraction d’investisseurs privés est parfois freinée car souvent, ces terrains nécessitent encore d’importants investissements afin de les connecter aux infrastructures urbaines (aqueduc, égouts, électricité et gaz), sans oublier l’investissement supplémentaire pour la création de nouvelles routes et voies de passage.
Il n’en demeure pas moins qu’il y a de nombreux avantages à développer ou à redévelopper des milieux urbains : limiter l’étalement urbain, favoriser le recours aux transports collectifs et les transports actifs, diminuer les émissions de GES, améliorer la qualité de vie, accroître le dynamisme économique, et rentabiliser les infrastructures existantes, pour ne nommer que quelques éléments.
La Chambre espère que le prochain gouvernement s’engagera à investir massivement pour le développement des infrastructures et services aux abords des sites contaminés dans l’est de Montréal. La Chambre est d’avis que cet investissement massif doit comprendre l’aménagement d’infrastructures vertes comme celles relatives à l’approvisionnement en eau et la gestion des eaux usées.
Conclusion
L’est de Montréal constitue un territoire confronté à des défis multiples recelant un immense potentiel de croissance. Dans le contexte des engagements du gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal visant à revitaliser ce vaste territoire, notamment à travers la décontamination des sols et des projets structurants de transports et de réaménagement, la table est mise pour que des projets porteurs soient mis de l’avant au cours des mois et des années à venir et appuyés par le gouvernement du Canada. L’annonce récente de réfection de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont est un exemple d’investissement qui permettra de marquer d’importantes avancées sur plusieurs fronts. La participation active du gouvernement fédéral s’avère primordiale afin de permettre leur réalisation.